Prologues


Traduire un silence

Pour toutes celles qui n’ont rien fait pour plaire.
Pour toutes celles qui ont tout fait pour déplaire.
Pour tous ceux qui se bercent sur les cordes des violons.
Pour tous ceux qui se cherchent sous la lueur des étoiles.
Pour tous ceux qui s’identifient à une épave blasée comme moi, comme vous, j’ai espéré… J’ai espéré tout simplement parce que vous êtes une femme et je suis un homme. De cette distinction, on se rejette des responsabilités pour permettre aux rêves de faire le reste. 

In SEFRABER Sefraber (PDF P.10) Fnac Africultures Littérature Citations
                             







 Amoureux-nés

 Pour toi,
 Sans qui des roses ne pousseraient jamais sur des épines.
 Sans toi,
 Jamais elles ne seraient fécondées de la couleur de la passion.

 Chacun est poussé par une obligation : voir et savoir. Chacun a  son penchant qui l’entraîne pour faire plaisir surtout à soi et  rarement autour  de soi. Chacun a son art. L’art de la litote est    pour ceux qui savent parler, ceux-là articulent d’une manière  nouvelle. La tare de la  marmotte  est en ceux qui savent entendre, ceux-là ignorent les choses nouvelles.
 Même un rien blesse… Je sais que vous le savez, je sais que vous  savez tout mais rien de ce que je sais car rien ne vient de rien.  Même si  le corps demeure intact mais ce qui est corrompu est  dans l’esprit. La réalité qui est en soi est un mensonge pour autrui.
 Si quelques-uns terminent leur vie dans un lacs, d’autres se morfondent l’hameçon dans l’eau trouble. Si quelques-uns craignent la bouche  d’un scorpion, d’autres redoutent sa queue. Haïr cette franchise de la bouche et craindre ce venin de la queue… Quand l’un abuse, l’autre  use,  et celui qui l’écrit ressent deux fois le mal : le verbe dans sa Muse et la connivence de sa muse.

  In Edilivre Fnac Livre Littérature Critiques


« Le bon usage de la liberté, quand il se tourne en habitude,  s’appelle vertu ; et le mauvais usage de la liberté, quand il se  tourne en habitude, s’appelle vice. » Jacques-Bénigne Bossuet

 Axxam idder ma sseqf-is isdaray.*

 Quand tu cesseras d’être ce que tu es,
 Tu sauras qui tu es !
 Quand tu sauras comment tu es,
 Tu cesseras de te demander pourquoi on te hait !
 Le vice naît du fait d’être direct,
 La vertu se nourrit du fait d’être honnête !

 In Edilivre Fnac Librairie Kabylie Critique

 * Une demeure résiste si son toit préserve. (traduction du kabyle en  français)   

« Vivre dans la peau de celui qui n’a jamais vécu / Et exister dans un monde qui n’a jamais existé. »

Tout ce qui subjugue l’œil attire le corps, et tout ce qui retient le corps peut tromper l’œil en discréditant l’esprit qui s’y mêle, sa personne coincée entre les craintes imposées et les audaces tolérées. Quand on se laisse berner par quelques mouvements géométriques comme ceux d’une ombre chinoise ou ceux laissés par la trace d’un oiseau dans l’air voire même ceux d’un poisson dans l’eau, et que l’œil diffus continue à les admirer et l’esprit contentieux à cristalliser ses projections, on s’interroge sur l’effet distrayant de ces nuances imaginaires et poétiques sur sa conscience et sur l’ombre qui grandit à mesure que le soleil baissait à l’horizon. Quand le refuge dans la philosophie des mots se fait sentir, dès lors on décèle le faux du vrai, et l’émotionnel à ce niveau s’écarte pour laisser agir son sujet en rationnel tout en lui faisant croire qu’il est encore plus difficile d’attraper un chat noir dans une pièce sombre que d’essayer, vainement, d’empoigner une eau, cette substance insaisissable pourtant tangible. Si la tendance s’avère réelle, à ce stade des résignations combinées, la force physique penchée sur le déclin bifurquera avec la force morale. Si, toutefois, aucun reflet ne se voit dans sa réalité, dans cette image exposée qui mystifie, l’allégorie des actes consciemment ou inconsciemment ignorés sera représentée autrement, autrement que cette façon pragmatique de concevoir tacitement les choses. À chaque action, une réaction : se négliger serait un tort et s’effacer conduirait aux remords. Notre vie, qu’elle soit ennuyeuse par sa morale pesante ou par son sérieux déroutant manquant de sensibilité, ou encore par sa coquetterie provocante et vaniteuse, qu’elle trompe par tout ce qui brille et aveugle, l’accepter en l’instruisant dans une distraction complice serait un exutoire qui conduirait aux bonnes choses gratifiantes allant de pair avec ses taraudantes tortures, ses ombres obscures et son infidélité impure. Mais quand tout se substitue dans ce miroir intime des projections équivoques du vide et du néant, tantôt en harmonie, tantôt en contraste, où sa personne et son double s’exposent et se confient, où la raison et le flou se mêlent et se méfient, où l’espoir et l’inquiétude se croisent et se défient, où la vie rétrécie et la mort se légitime, là, le hasard s’invite et le destin s’enfante en devenant mère d’une fatalité. Et c’est durant ces confusions allégoriques et influentes que l’estime de soi se désagrège au profit de la haine de soi pour, en somme, favoriser l’orientation donnée explicitement à sa décrépitude établie précocement dans son esprit. In Spinelle Decitre Fnac Amazon Critique

Les lumières de l’ombre

« Que durent les rires sans raison / Pour que s’avivent les ententes et les liaisons ! / Que s’étendent ces frontières invisibles / Pour que les langages soient transmissibles ! »           

Les grandes pensées viennent du lyrisme du cœur et de l’esprit qui s’y mêle. Se nourrir de la philosophie de la patience, c’est se perfectionner moralement en faisant de ses vœux un idéal à concrétiser, et de ses échecs, des leçons pour se réveiller, se révéler… et se lever. Vivre sans savoir pourquoi. Mourir, le paradoxe d’une énigme jamais résolu. Le puzzle imposé, l’art d’agencer, la morale à adopter et la rhétorique à adapter se rejoignent dans l’ambition et le désir de marquer sa singularité. En accord avec ses aspirations, et en proportion avec ses penchants se fusionnant dans la matrice de sa paix intérieure – fruit de ses projections libres et enchaînées franchissant ses frontières invisibles –, il faut agir selon ses besoins et interagir selon les conséquences, et ne les restreindre qu’au contact du superflu. L’attention monotone soutenue en parallèle avec ses incohérences continues et équivoques, le mieux est de chercher à se connaître et se découvrir sur le chemin de la résurrection pour accepter et s’accepter tel quel malgré les adversités confuses rencontrées. Tout ce qui nous isole de nos habitudes positives fait de nous des êtres coupés de la réalité, bien que cette dernière soit une seconde compétition. Aller à sa perte sans le savoir affaiblit sa conscience, et la vertu de la probité quand elle nous ferme le passé, libère notre avenir, et ce, soit pour s’ouvrir sur des lendemains certains, et nous à nous rasséréner, soit pour subir des lendemains incertains, et nous à nous inquiéter encore plus. In Spinelle Decitre Fnac Eyrolles Wook