Traduire un silence
Pour toutes celles qui n’ont rien
fait pour plaire.
Pour toutes celles qui ont tout
fait pour déplaire.
Pour tous ceux qui se bercent sur
les cordes des violons.
Pour tous ceux qui se cherchent
sous la lueur des étoiles.
Pour tous ceux qui s’identifient
à une épave blasée comme moi, comme vous, j’ai espéré… J’ai espéré tout
simplement parce que vous êtes une femme et je suis un homme. De cette
distinction, on se rejette des responsabilités pour permettre aux rêves de faire
le reste.
Sans qui des roses ne pousseraient jamais sur
des épines.
Jamais elles ne seraient fécondées de la
couleur de la passion.
Chacun est poussé par une
obligation : voir et savoir. Chacun a son penchant qui l’entraîne pour faire
plaisir surtout à soi et rarement autour de soi. Chacun a son art. L’art de la
litote est pour ceux qui savent parler, ceux-là articulent d’une manière nouvelle.
La tare de la marmotte est en ceux qui savent entendre, ceux-là ignorent les
choses nouvelles.
Même un rien blesse… Je sais que
vous le savez, je sais que vous savez tout mais rien de ce que je sais car rien
ne vient de rien. Même si le corps demeure intact mais ce qui est corrompu est dans l’esprit. La réalité qui est en soi est un mensonge pour autrui.
Si quelques-uns terminent leur
vie dans un lacs, d’autres se morfondent l’hameçon dans l’eau trouble. Si
quelques-uns craignent la bouche d’un scorpion, d’autres redoutent sa queue.
Haïr cette franchise de la bouche et craindre ce venin de la queue… Quand l’un
abuse, l’autre use, et celui qui l’écrit ressent deux fois le mal : le verbe
dans sa Muse et la connivence de sa muse.
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« Le bon usage de la liberté,
quand il se tourne en habitude, s’appelle vertu ; et le mauvais usage de la liberté,
quand il se tourne en habitude, s’appelle vice.
» Jacques-Bénigne Bossuet
Axxam idder ma sseqf-is
isdaray.*
Quand tu cesseras d’être
ce que tu es,
Tu sauras qui tu es !
Quand
tu sauras comment tu es,
Tu cesseras de te demander pourquoi on te hait !
Le vice naît du fait d’être direct,
* Une demeure résiste si son toit préserve. (traduction du kabyle en français)
« Vivre
dans la peau de celui qui n’a jamais vécu / Et exister dans un monde qui n’a
jamais existé. »
Tout
ce qui subjugue l’œil attire le corps, et tout ce qui retient le corps peut
tromper l’œil en discréditant l’esprit qui s’y mêle, sa personne coincée entre
les craintes imposées et les audaces tolérées. Quand on se laisse berner par
quelques mouvements géométriques comme ceux d’une ombre chinoise ou ceux
laissés par la trace d’un oiseau dans l’air voire même ceux d’un poisson dans
l’eau, et que l’œil diffus continue à les admirer et l’esprit contentieux à
cristalliser ses projections, on s’interroge sur l’effet distrayant de ces
nuances imaginaires et poétiques sur sa conscience et sur l’ombre qui grandit à
mesure que le soleil baissait à l’horizon. Quand le refuge dans la philosophie
des mots se fait sentir, dès lors on décèle le faux du vrai, et l’émotionnel à
ce niveau s’écarte pour laisser agir son sujet en rationnel tout en lui faisant
croire qu’il est encore plus difficile d’attraper un chat noir dans une pièce
sombre que d’essayer, vainement, d’empoigner une eau, cette substance
insaisissable pourtant tangible. Si la tendance s’avère réelle, à ce stade des
résignations combinées, la force physique penchée sur le déclin bifurquera avec
la force morale. Si, toutefois, aucun reflet ne se voit dans sa réalité, dans
cette image exposée qui mystifie, l’allégorie des actes consciemment ou
inconsciemment ignorés sera représentée autrement, autrement que cette façon
pragmatique de concevoir tacitement les choses. À chaque action, une réaction :
se négliger serait un tort et s’effacer conduirait aux remords. Notre vie,
qu’elle soit ennuyeuse par sa morale pesante ou par son sérieux déroutant
manquant de sensibilité, ou encore par sa coquetterie provocante et vaniteuse,
qu’elle trompe par tout ce qui brille et aveugle, l’accepter en l’instruisant
dans une distraction complice serait un exutoire qui conduirait aux bonnes
choses gratifiantes allant de pair avec ses taraudantes tortures, ses ombres
obscures et son infidélité impure. Mais quand tout se substitue dans ce miroir
intime des projections équivoques du vide et du néant, tantôt en harmonie,
tantôt en contraste, où sa personne et son double s’exposent et se confient, où
la raison et le flou se mêlent et se méfient, où l’espoir et l’inquiétude se
croisent et se défient, où la vie rétrécie et la mort se légitime, là, le
hasard s’invite et le destin s’enfante en devenant mère d’une fatalité. Et
c’est durant ces confusions allégoriques et influentes que l’estime de soi se
désagrège au profit de la haine de soi pour, en somme, favoriser l’orientation
donnée explicitement à sa décrépitude établie précocement dans son esprit. In Spinelle Decitre Fnac Amazon Critique
Les lumières de l’ombre
« Que
durent les rires sans raison / Pour que s’avivent les ententes et les liaisons
! / Que s’étendent ces frontières invisibles / Pour que les langages soient
transmissibles ! »
Les
grandes pensées viennent du lyrisme du cœur et de l’esprit qui s’y mêle. Se
nourrir de la philosophie de la patience, c’est se perfectionner moralement en
faisant de ses vœux un idéal à concrétiser, et de ses échecs, des leçons pour
se réveiller, se révéler… et se lever. Vivre sans savoir pourquoi. Mourir, le
paradoxe d’une énigme jamais résolu. Le puzzle imposé, l’art d’agencer, la
morale à adopter et la rhétorique à adapter se rejoignent dans l’ambition et le
désir de marquer sa singularité. En accord avec ses aspirations, et en
proportion avec ses penchants se fusionnant dans la matrice de sa paix
intérieure – fruit de ses projections libres et enchaînées franchissant ses
frontières invisibles –, il faut agir selon ses besoins et interagir selon les
conséquences, et ne les restreindre qu’au contact du superflu. L’attention
monotone soutenue en parallèle avec ses incohérences continues et équivoques,
le mieux est de chercher à se connaître et se découvrir sur le chemin de la
résurrection pour accepter et s’accepter tel quel malgré les adversités
confuses rencontrées. Tout ce qui nous isole de nos habitudes positives
fait de nous des êtres coupés de la réalité, bien que cette dernière soit
une seconde compétition. Aller à sa perte sans le savoir affaiblit sa conscience,
et la vertu de la probité quand elle nous ferme le passé, libère notre avenir,
et ce, soit pour s’ouvrir sur des lendemains certains, et nous à nous
rasséréner, soit pour subir des lendemains incertains, et nous à nous inquiéter
encore plus. In Spinelle Decitre Fnac Eyrolles Wook